Découvrir Buchelay
Extraits de Buchelay, du Destin à l’Action
, par Pierre Molkhou. Disponible en Mairie.
Il est probable que l’Homme a circulé sur le territoire de la commune. Mais, les niveaux paléolithiques accessibles par le truchement des carrières d’extraction de graviers dans les communes voisines, ne le sont pas à Buchelay dont le sol n’a pas été bouleversé. Néanmoins un biface, hors structure, a été trouvé en 2007 dans le nouveau quartier Mantes-Université. De l‘industrie lithique a été ramassée plus anciennement au sud du territoire de la commune (Belvédère)
Le néolithique a laissé un peu plus de traces : aux Brouets, en limite de Mantes-la-Ville, aux Garennes, aux Piquettes.
L’age du Fer est présent par un enclos au nord du Bois de la Boulée. En 2012, lors d’un diagnostic préalable à la ZAC Innovaparc, les archéologues ont trouvé un enclos datable de la Tène finale et les trous de poteaux d’un bâtiment contemporain.
Aucun des sites n’a été fouillé. Le dernier mentionné correspond sans doute à une ferme gauloise dont la fouille aurait pu donner des renseignements sur Buchelay à la fin de l’indépendance gauloise.
Car pour la période gallo-romaine, Buchelay n’a rien livré, l’occupation humaine étant centrée sur Rosny.
Du Haut Moyen-Age à la fin de l’Ancien Régime
Le premier témoignage de l’existence d’un lieu appelé Buscalide
se trouve dans un état des biens appartenant à l’abbaye Saint-Germain (des Prés) que fit dresser en 829 son abbé, Irminon. Saint-Germain avait, à la fin du règne de Charlemagne, un patrimoine foncier considérable, dont le domaine de Secca Villa
futur Secqueval, sur le territoire de Guerville.
A cet endroit, Saint-Germain possède 2 bonniers de terre et fait élever 50 porcs.
Après les passages des Normands, aux IXe et Xe siècles, la vallée de la Seine est dévastée. Il n’y a plus d’autorité et le moment est propice pour des familles actives de s’approprier le territoire.
Ce sera le cas de la famille Mauvoisin, dont font partie les premiers seigneurs de Rosny. Ses possessions s’étendront dans la vallée de la Seine et sur le plateau sud..
Aux XIe et XIIe siècles et pour 600 ans, Buchelay sera un fief de la seigneurie de Rosny.
Mais dès le XIe siècle, le territoire de Buchelay est morcelé en 2 puis 3 fiefs ou arrières-fiefs : Buchelay, la Madeleine, les Larris (ou les Fossés). Un quatrième est nommé une fois : le fief d’Arranes. Peut-être s’agit-il des Aureines, lieu qui faisait partie au XVIIe siècle du fief de la Madeleine. Auquel cas, il pourrait s’agir d’un second fief donné par les Mauvoisin au prieuré de la Madeleine de Mantes.
Du XIe siècle et jusqu’en 1731 les différents fiefs de Buchelay ont donc eu des seigneurs et des histoires différents.
Le plan de Buchelay selon le terrier de 1735 (téléchargeable ici)
Buchelay, centre du village
Orderic Vital, moine normand, auteur de la première histoire de la Normandie et contemporain des évènements qu’il relate, cite, en 1091, Guillaume de Buchelay, le sage chevalier
qui accompagne le roi Louis VI le Gros pendant son voyage en Angleterre.
Plusieurs de ses descendants, les frères Henri, Guillaume et Enguerrand sont témoins sur une charte de 1167. Puis la famille n’apparait plus et Buchelay est à nouveau cité dans des actes Mauvoisin. La famille de Buchelay, de simples chevaliers, avait donc reçu Buchelay en arrière-fief des Mauvoisin de Rosny.
Ce fief du centre de Buchelay connaitra de nombreux seigneurs au gré des successions, partages et ventes mais il restera toujours un arrière-fief de Rosny jusqu’au XVIIIe siècle comme le prouve le procès entre François Ollivier de Senozan, marquis de Rosny après avoir acheté la seigneurie, et Philippe Guillaume Tavernier de Boullongue de Fréminville dont il sera question plus loin.
Guy VII Mauvoisin, en 1350, détache la terre d’Apremont, dont l’arrière-fief de Buchelay (centre) fait partie, pour la donner à son frère Jean. Buchelay passe de mains en mains, objet de querelles entre frères, avant d’être restitué à la petite-fille de Guy VI, Béatrice Mauvoisin.
En 1354, Buchelay est définitivement détaché d’Apremont car Guillaume Mauvoisin vend l’arrière-fief à Pierre Deslandes qui vient d’acquérir la seigneurie de Magnanville.
De 1354 et jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, le fief de Buchelay aura les mêmes seigneurs que le fief de Magnanville. Des actes et des terriers nous font connaitre Pierre Deslandes en 1354, Guillaume Deslandes en 1497, Louis Sainte-Marie, peut-être par mariage, en 1604, un second Guillaume Deslandes en 1623, sa fille Elisabeth (ou Anne) mariée à François III Briçonnet, puis à Jean de Flexelles. Celui-ci, devenu seigneur de Magnanville par son mariage, fait établir un terrier entre 1634 et 1642.
Devenu veuve, Elisabeth obtint de Louis XIV, en 1652, l’autorisation de réunir les fiefs de Magnanville, Buchelay et Beaurepaire.
Le dernier seigneur de la famille Deslandes est le fils d’Elisabeth, Guillaume III Briçonnet.
En 1699, Guillaume Briçonnet vend Magnanville (dont Buchelay centre) à Pierre Grout de la Motte. Sa veuve le revendra en 1720 à Charles Savalète.
En 1753, un procès entre Olivier de Sénozan et Charles Savalète prouve qu’à cette date Buchelay est toujours un arrière-fief de Rosny.
En 1133, Samson Mauvoisin, alors prévôt de l’église de Chartes, fonde à Mantes le prieuré Sainte-Marie-Madeleine pour concrétiser un vœu fait par son frère Guillaume avant sa mort. Sans doute cette fondation est-elle accompagnée d’un don de terre pour permettre aux moines de vivre, comme cela est habituellement le cas. C’est sans doute l’origine du fief de la Madeleine, bien identifié comme étant possédé par le prieuré de la Madeleine de Mantes, dans des terriers depuis le XVIe siècle jusqu’au XVIIIe siècle. Ce fief correspond à la partie Est de village, soit depuis le bois des Terriers, la rue Colonel Fabien, la route de Mantes et les Aureines.
Les prieurs claustraux puis commendataires du prieuré de la Madeleine seront les seigneurs du plein-fief de la Madeleine jusqu’en 1731, date à laquelle Dom Yves Pécoul vend le fief à Charles Savalète.
Ce fief est situé à l’ouest du village. Son nom suggère une terre difficile à cultiver.
Les seigneurs de ce fief sont des bourgeois de Mantes entre le XVe et le XVIIIe siècles. En 1496, un procès oppose l’abbaye de Saint-Germain à Jacquette Aupers, veuve de Jacques Leventrier, bourgeois de Mantes au sujet d’une rente que l’abbaye possède de toute ancienneté
sur le fief des Fossés. Des terriers sont établis pour Denis et Jacques Leventrier entre 1512 et 1577, et pour les Lecouturier entre 1607 et 1722.
Peut-être ce fief est-il l’ultime avatar des possessions de Saint-Germain-des-Prés dans le Mantois : Buscalide nommé en 829.
Charles Savalète achète le fief en 1731.
Son grand-père, Paul, avait fortune avec la fabrication et la vente de vinaigre. Son fils, Pierre, pût acquérir une charge de notaire qu’il utilisa pour faire grossir la fortune familiale. Le petit-fils, Charles, acheta une très lucrative charge de fermier général qui lui permit d’acheter des seigneuries et de faire bâtir le splendide château de Magnanville, aujourd’hui totalement disparu, le bâtiment encore en élévation étant une construction du XIXe siècle.
En 1731, il est propriétaire des 3 fiefs formant le village de Buchelay. Il demande au roi l’autorisation de les réunir en une seule seigneurie. Pour acter cette réunion, Charles Savalète fait lever, en 1732, le plan complet des 1700 parcelles du fief ainsi créé et fait établir en 1735-1736 un nouveau terrier dont le manuscrit est d’une grande beauté.
Charles meurt en 1756. Son fils, Charles-Pierre, hérite du patrimoine immobilier et des seigneuries (dont le fief de Buchelay-Madeleine-Larris). Il hérite aussi, comme ses frères et sœurs, de ses dettes. Son propre fils, Charles-Pierre, baron de Langes, connu pour son activité dans la franc-maçonnerie, contribuera aussi à la disparition de la fortune familiale.
Le second fils de Charles, Marie Michel Joseph Savalète, porta le nom du fief de Buchelay. Monsieur de Buchelay fût un homme éclairé fréquentant artistes et philosophes. Sa bibliothèque et son cabinet de curiosité étaient renommés.
Charles Savalèt ne pouvant faire face à l’entretien de ses domaines, il fallut vendre.
Philippe Guillaume Tavernier de Boullongne acheta, en 1767, tous les biens et seigneuries situés dans le Mantois (dont le fief de Buchelay-Madeleine-Larris).
Les dépenses étaient trop lourdes. Ses enfants vendirent l’immobilier du Mantois à l’agronome Charles Gilbert Morel de Vindé, en 1791.
Monique Dargery.
Le terrier de Buchelay, un village d’Ile-de-France en 1735
Au XXe siècle, Buchelay, qui avait longtemps été une dépendance des villes et villages voisins, s’émancipa rapidement en misant sur son essor industriel et commercial qui débuta dans les années 1960. C’est à partir de la fin des années 1980 que ce développement fut le plus spectaculaire. Buchelay est aujourd’hui devenu, dans le cadre d’une véritable solidarité intercommunale, l’un des principaux acteurs du renouveau de l’agglomération mantaise.
La maîtrise, acquise au fil des siècles et récemment pérennisée, de son approvisionnement en eau, la multiplication croissante de ses infrastructures, l’amélioration de ses services et équipements communaux, la rénovation de son patrimoine historique ou l’embellissement et le fleurissement de l’espace public ont plus transformé Buchelay dans les quinze dernières années qu’au cours de tous les siècles précédents. C’est aujourd’hui un village résidentiel de qualité, aux portes de l’agglomération mantaise ; il a su garder, en son cœur, le caractères authentique hérité de son passé tout en développant, à proximité, les espaces et activités qui assurent son avenir matériel et l’emploi des habitants du mantois.
Les Aureines
Bien des choses ont changé dans les Aureines. En effet, malgré l’évolution des besoins de la population et de ses modes de vie, les Aureines n’avaient jamais fait l’objet d’un programme d’entretien particulier, depuis sa création au début des années 80 et bénéficiaient de très peu de places de stationnement.
Un premier projet de réaménagement fut ainsi préparé dès 2002. Le temps d’obtenir
des financements et de consulter l’ensemble des habitants du quartier, les premiers coups de pioches furent donnés en septembre 2007.
Trottoirs délimités et colorés, éclairage public moins gourmand en énergie, enfouissement des réseaux, espaces verts élégants, places de stationnement et ralentissement de la circulation : le quartier des Aureines a changé de visage.
A travers les rues de Buchelay
C’est en 1997 que la municipalité décide de recruter un agent pour mener une action de fleurissement de la commune. La consécration ne se pas fait attendre avec le premier prix départemental dès 1999 et 2000, ainsi que le prix du thème organisé également par le Département en 1998, 1999, 2001, 2002, 2003, 2005, 2006 et 2007.
Enfin l’obtention de la distinction tant recherchée :
Bien sûr d’autres actions sont menées en parallèle, telle que l’opération de plantation des cents Arbres avec les petits Buchelois et l’initiation au jardinage avec les classes de primaire et maternelle.
Prix départemental du thème Les héros de bande dessinée
(2008)